Président DAMIBA : les raisons d’une chute programmée
- theomone
- 3 oct. 2022
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Par un coup d'Etat le 24 janvier 2022, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’était emparé du pouvoir. Il a été investi président du Faso le 2 mars 2022. Huit mois 6 jours après son putsch et dans les mêmes conditions il a été éjecté de la tête du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration. Chronique d’une fin prévisible.

Le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a suscité beaucoup d’espoir chez les Burkinabè. Lui et ses frères d’armes s’emblaient déterminés à vaincre le terrorisme et à libérer notre territoire occupé par les HANI. La refondation de l’Etat, la restauration de la sécurité et de l'intégrité de notre territoire étaient en effet leur leitmotiv. Après les hésitations du président Roch Marc Christian Kaboré dans la lutte contre les groupes armés, il faillait un homme de poigne pour sauver notre patrie. C’est pourquoi les responsables du MPSR n’ont pas été contestés comme en 2015. Aussi exaspéré, meurtri et animé d’une peur hystérique, le peuple avait discrètement « béni » le putsch de janvier 2022 dans le secret espoir d’un changement de paradigme dans la lutte contre l’hydre terrorisme. Mais que nenni !
Rien ne semblait s’améliorer puisque le nombre de morts continue de grossir autant dans le rang des civils que dans le rang des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). En 8 mois, aucune localité sous emprise des terroristes n’est libérée. Qui plus est, la conquête de nouvelles zones par les groupes armés prend de l’ampleur. Et c’est bien en ce moment que notre « Zoro Damiba » a opté d’être plus un leader politique qu’un soldat. Comme un amnésique, il a feint d’oublier les raisons pour lesquelles il a arraché le pouvoir des mains du président Roch : ramener la paix et la quiétude en mettant hors d’état de nuire les terroristes. Les soldats qui risquent leur vie au front, qu’ils soient « Cobra ou Unité spéciale » n’ont pas digéré cette « trahison ».
Les « hommes en uniforme » avaient pourtant décidé d’un commun accord en janvier d’aller vite et bien sur le terrain des combats en résolvant toutes les lourdeurs administratives dans tous les secteurs. Toute chose que monsieur Damiba n’a pas réellement fait quand il a été piqué par le virus du naab. Ne dit-on pas que « le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou » ?

Au-delà des soldats, une grande majorité des Burkinabè reproche au président Damiba une forfaiture et un déni de justice après avoir fait fi du mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien président Compaoré et de la décision de justice, rendue le 6 avril 2022, le condamne à la prison à vie. Pour ce faire, le retour de Blaise Compaoré au Faso a plus profondément divisé les Burkinabè et exacerbé les clivages au sein de la population que faire avancer d’un iota la réconciliation nationale. Le président Damiba a ainsi encouragé l’impunité plutôt que de la combattre.
En somme, Damiba est venu en faux messie pour restaurer son ancien mentor en occultant de lutter contre les djihadistes qui dépeuplent des campagnes entières au profit des villes secondaires, détruisant le tissu social et économique. Grand théoricien, l’ex-président a roulé les Burkinabè dans la farine pour des intérêts de clans et préparé sa propre chute. « Un balayeur balayé » diraient les Ivoiriens. bye bye Damiba. Welcom Traoré!
Théophile MONE
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